Un livre très touchant.
On démarre l'histoire avec une femme (Marie) qui se bat en justice pour la garde exclusive de sa fille (Victoire),et qui se voit d'entrée accusée (et jugée moralement aussi) d'adultère par la juge. Mais elle s'en fiche,ce qui l'importait,c'était de sauver son bébé des griffes de son père.
Ellipse de 13 ans,Victoire est maintenant une jeune ado,et vient le jour fatidique où elle veut comprendre pourquoi elle ne voit jamais son père. Le reste de l'histoire semble se passer en quelques jours à peine,et on suit le récit de Marie,qui raconte à sa fille tout ce qu'elle a vécu avec son ex-mari (on ne connait jamais le nom il me semble).
Rapidement,on apprend que c'était un homme violent,possessif,et faux-cul jusqu'au dernier degré. En public il se fait passer pour un ange et fait passer Marie pour une hystérique incontrôlable,alors qu'en privé c'est juste une femme qui tente de survivre pour elle et son bébé tandis que lui,la battait sans répit,quitte à tuer le bébé avec.
Au fil de l'histoire,Marie présente aussi à Victoire les personnes qui l'ont aidé malgré toutes les épreuves : Sa meilleure amie Alex (qui a aussi une fille nommée Liberté,et les 2 sont aussi meilleures amies),ses parents Anna et René,le médecin-sorcier Antoine,l'astrologue Georges et on nous mentionne aussi d'autres personnes qui ont été là au bon moment.
Marie raconte aussi l'enfer que peut être une bataille juridique dans ces cas-là,et à quel point notre système judiciaire s'obstine à ne pas vouloir traiter les mères battues comme de vraies victimes (pour vous dire,l'ex-mari qui était à deux doigts de tuer sa femme et sa fille s'en est sorti avec un simple rappel à la loi!).
Sur la fin,Marie dévoile aussi le secret de sa victoire dans cette affaire,mais ça,je ne vous le dirais pas,ça gâcherai le plaisir
Et vraiment,je sais pas si c'est le fait d'être une femme (donc en étant consciente de l'injustice toujours faite aux femmes) qui me fait penser ça,ou si c'est juste affreusement réaliste,mais toute cette souffrance de la mère,et les actions du père...franchement ma réaction aurait été de le tuer,parce que je ne supporte pas les gens comme ça.
Et dire que c'est la réalité pour beaucoup de femmes,ça me fait encore plus de peine. A un moment,Marie raconte les médisances des autres,c'est juste horrible. Un soir,avec Alex et 3 amies elles sont au restaurant,et ces 3 gourdes commencent à raconter le cas d'une autre femme qui a quitté son mari après 20 ans de mariage parce qu'il la battait. Et d'enchérir en disant "Partir seulement au bout de 20 ans si il la battait? Pfff,elle ment!",ou "Ou alors c'est qu'elle aime prendre des coups!"...Le genre de réaction absolument ignoble qui existe pourtant bien,et qui n'a pas l'air de déranger le monde.
Donc vraiment,même si c'est au final une simple tranche de vie on ne peut plus réaliste,c'est raconté,non seulement de manière à ce que même un enfant de 13 ans le comprenne,mais surtout détaillé suffisament pour que vous sentiez bouillir la même rage que Marie en vous,face à tant d'injustice (le tribunal qui peine à la traiter comme une victime d'un mari violent),de mauvaise foi (le regard des autres,qui veulent juste des ragots à raconter à la machine à café) et de sentiment d'impuissance...Moi en tout cas je me faisais les mêmes réflexions que Marie en lisant les paroles de l'avocate :
"A ses 3ans,la fille aura le droit de voir son père les week-ends et pendant les vacances,car en France un enfant est considéré capable de se défendre dès 3 ans. Et par se défendre,il faut comprendre "capable de signaler et rapporter les maltraitances". Je n'ai aucun doute que c'est exactement ça dans les textes de loi. Et vous,vous croyez sérieusement qu'un enfant de 3 ans est capable de dire "mon père me bat,il me donne des coups sans arrêt"?!
Voila. Voila notre système judiciaire résumé en 2 phrases. Mais le père lui,il a toujours le beau rôle.
Je pense que n'importe qui peut lire ce livre,même si ça sort de ses habitudes,parce qu'il est court,déjà,et surtout parce que ça offre une grande leçon de vie. Tout est dit dans ce livre : C'est quand on a en le plus besoin qu'on se rend compte de qui sont nos vrais amis.