J’ai lu les 4èmes de couverture et je dois avouer que je n’avais pas bien compris de quoi il s’agissait. Je les ai trouvées étranges sans réellement bien cerner un fil conducteur.
Cependant je me suis laissée aller à une lecture intriguée.

Grâce à ce premier opus, Caroline Maillet nous montre à tous les différentes étapes de l’écriture. De l’imagination à la mise sur papier.
Enlila Apkallu, auteur en mal de succès, entend une voix qui la pousse à écrire un roman alimentaire. Non, non, contrairement à ce que vous pensez, il ne s’agit pas là d’un livre de cuisine. Mais bien d’un roman.
Enlila se met donc à écrire. Tout lui vient facilement. Trop ?
En effet, l’auteur se prend au jeu ne faisant presque plus qu’une avec son héroïne.
S’en suit alors des chapitres intercalés entre l’écriture d’Enlila et ses réflexions sur ce qu’elle écrit et des chapitres ayant pour point de vue celui de Line Tile, son personnage principal.
Une intrigue bien ficelée à suivre jusqu’au bout.
Se soulève alors une question :
Y a-t-il une si grande frontière que ça entre l’auteur et ses personnages ?
La réponse que nous donne ce premier livre semble être non.

Je vais essayer de ne pas trop vous en dévoiler. Mais disons que je vous le recommande vivement.
A noter différents clins d’œil fait à notre société avec l’évocation de certains personnages que nous connaissons bien maintenant tels que nos héros de la série Les Experts Miami.
Ce dernier point se retrouvera également dans les deux autres livres de Caroline Maillet. Disons que c’est là sa signature.

Le début de la 4eme de couverture était plus compréhensible que sa suite. On comprend l’intention originelle de l’auteur Enlila Apkallu, partie sur une nouvelle histoire.
Ce fut sans compter un élément perturbateur : un échappé d’asile !
Par moments dans le roman je me suis demandée si ce n’était pas Enlila qui était légèrement perturbée.
En effet, elle se met à parler à une entité. De vrais dialogues bien montés qui la font voyager dans le temps et l’espace.
Ainsi, au travers de ces dialogues, Caroline Maillet nous fait également participer au voyage en nous faisant découvrir des lieux que nous n’avons pas connus.
Mais elle ne s’arrête pas là ! D’une histoire de fous, nous sommes projetés dans une histoire d’espionnage.
Cependant, le passage de l’un à l’autre n’est pas choquant. Ce n’est pas comme passer du coq à l’âne. L’un fait partie de l’autre.
On finit par se demander si pour être auteur il ne faut pas être un minimum fou. Ou peut-être le devient-on ?
Si vous trouvez ce second opus étrange, attendez de lire le troisième. Là je vous assure que vous vous n’y attendez pas !

Dès le premier chapitre j’ai été emportée dans un autre univers. Ou plutôt un autre temps, 8 ans dans l’avenir, où des tas de choses surprenantes se produisent.
Autant dans les deux premiers livres l’auteur garde un pied dans notre monde, autant dans celui-ci j’ai eu l’impression d’être ailleurs.
L’histoire commence sur Mars en 2020, c’est pour vous dire !
Caroline Maillet a fait preuve d’énormément d’imagination pour nous décrire les créatures de cet univers.
Enlila n’est alors plus écrivain, mais souveraine intersidérale !
Un autre voyage pour elle, mais également pour nous. Une autre énigme à résoudre. Et… une histoire d’amour ?

Tiens,une narration alternée,ça m'a rappellé la lecture du Prix de la Magie (un livre fantastique assez glauque,qui m'a laissé un amer souvenir,et qui a bien failli me dégouter des narrations alternées!) plus tôt dans l'année. Ce fut ma première pensée en commençant le roman. J'avais peur d'être déçue par une moitié,et finalement,je me suis laissée emportée entre Enlila,une auteure assez timbrée (vu comment elle trouve son "inspiration") et Line Tile,son héroïne "Experte en affaires courantes" soi-disant.
Personnage que je n'aimais pas spécialement au début,mais auquel j'ai fini par m'attacher au cours du 3è tome. La trame narrative de la partie Line Tile est assez recherchée,et j'ai eu l'impression que Caroline Maillet s'est elle-même énormément documentée sur certains passages. Ou alors elle a vraiment une imagination débordante.
J'ai a-do-ré toutes les références culturelles à notre monde,entre les Experts Miami ou le chien R.I.S.,des allusions à des constellations (la fangirl de Saint Seiya en moi en a bien profité),à des mythes grecs etc.
C'est bien simple,à la fin de la lecture,j'ai eu la sensation que l'auteure (la vraie,pas Enlila XD) avait écrit "pour moi". Non,je ne suis pas narcissique,loin de là. Mais sa façon d'écrire m'a rappellée la mienne (en plus évoluée) : celle qui fait référence à tout et n'importe quoi,quitte à sortir du récit pendant 1 paragraphe. Je suis de ce genre là,et de voir qu'une auteure certifiée écrit aussi de cette manière m'a rassurée ("ouf,je suis pas juste une fanfic-euse complètement barge pas fichue d'écrire un récit cohérent sans partir dans 15 délires différents entre-temps"),et m'a donc fait doublement apprécier ce premier tome. Oh et certaines prises de position (imagination pure ou réelle pensée de l'auteure d'ailleurs?) vers la fin m'ont même fait prendre conscience des réalités de notre monde. Je suis très cliente de ces explications.
Et la fin m'a laissée vraiment,pardonnez moi l'expresion,sur le cul. LE genre de fin à laquelle on ne s'attendait pas!

Probablement le tome qui m'a le moins plu,du moins pour la première partie. En commençant à lire,je me suis demandée si c'était la suite ou une autre histoire. Mme Maillet nous laisse sur une fin étonnante dans le 1,et le début du 2 parle de Marathon et d'une certaine Philippidine. WTF quoi. Mais en poursuivant la lecture (après donc une grande pause pour raisons personnelles),je me suis derechef plongée dans l'histoire. Moins de références que dans le 1er,mais toujours aussi recherché. La discussion avec une entité (tiens,faudra que je vois si ce machin existe vraiment XD) est un peu bizarre,mais pour une raison étrange,ça ne me dérangeait pas.
En fait,du début à la fin,toutes les explications,aussi farfelues pouvaient-elles être,j'en faisais mon repas intellectuel. Et je me plaisais à laisser mon esprit s'évader autant que celui d'Enlila,à imaginer des choses inconcevables pour les étroits d'esprit.
Oui,le livre me parlait,il était fait pour les gens comme moi si j'ose dire. Je divague sans arrêt,comme Enlila. C'est très rare qu'une héroïne de roman me ressemble à ce point.
La fin m'a encore une fois laissée perplexe. Je n'osais pas y croire au début. Tout s'articulait parfaitement,et paf,l'imprévu qui me pousse à lire la suite dans le 3è tome.

Celui là est mon préféré depuis récéption du colis. "Interstellaire",ou le genre de mot qui me parle immédiatement. Je suis fan de l'espace depuis que je suis gosse,il n'en fallait pas plus pour me le faire aimer avant même de le lire x)
Et je n'ai pas été déçue. Après une conversation étonnante avec cette entité du 2è tome,nous voila sur Mars,en 2020.
C'est à ce moment que j'ai vraiment admiré le génie de Caroline Maillet : sa description des martiens,en plus d'être innovante (on est loin de Mars Attacks ou Men In Black...ce dernier étant même cité à un moment de ce 3è tome! ),m'a plus jusque dans les moindres détails. Je ne m'étais jamais vraiment imaginé à quoi des extraterrestres pourraient ressembler,mais toute cette idée de "créature dotée de pouvoir infinis avec un mode de vie bien plus évolué que le notre" ressemblait tellement à la vision que j'avais d'autres types de créatures (vampires entre autres) que j'y ai adhéré de suite.
J'étais envoutée en lisant de tome. Enchantée même,mais jamais mal à l'aise avec les concepts. Certains auront peut-être du mal,mais perso,je rejoins Mme Maillet devant l'infini qui s'offre à nous dans ce roman. J'avais envie d'y participer.

L'une des phrases qui m'a le plus frapée restera "vous les humains avec votre besoin systématique de toujours tout vouloir raisonner,calculer, [...]" (je laisse quand même la surprise pour la suite de la phrase XD). Pourquoi? Parce que c'est ce que je me tue à dire aux sceptiques et aux scientifiques dans l'âme,à peu de choses près.
Non je n'ai pas pris L par "faignantise" (un beau cliché d'ailleurs,vu ce qu'on y fait),mais parce que je veux justement m'éloigner des réalités supposées,calculées,de la raison...moi je veux rêver,imaginer,croire à l'existance d'êtres non-humains,croire aux dimensions parallèles,m'évader dans l'espace infini...m'ouvrir à l'univers quoi!
(oui bon c'est pas faire L qui offre tout ça,mais ça aide quand même grâce à l'absence des sciences et à la présence prépondérante de la philo)

Alors en lisant de dernier tome,je me sentais comblée. Enfin un livre (et une auteure) qui comprenait mes désirs profonds. Quand l'auteure évoque le fait que les hommes (et surtout les scientifiques) sont trop imbus d'eux-mêmes au point de croire qu'ils sont les maîtres du monde alors qu'en fait ils sont fragiles au possible,je ne peux qu'être d'accord. Ce n'est peut-être pas son intention première (quoique),mais j'ai l'impression que Caroline Maillet,en écrivant cette saga et surtout ce 3è tome,voulait faire réfléchir un peu les lecteurs quand à la réalité de l'univers.
Oui,c'est avant tout une oeuvre de fiction,c'est l'histoire d'Enlila couplée à celle de Line Tile (oui,on la retrouve dans ce 3è tome,lisez et vous verrez pourquoi!),c'est du divertissement. Mais je l'ai aussi pris à un sens plus haut,comme une mise en garde contre le narcissisme humain généralisé.
Voila dans quel état cette lecture m'a laissée : un état indescriptible par les mots et la sensation que mon cerveau a été intégralement immergée dans un océan de prise de conscience à échelle cosmique.

Bon,c'est aussi possible que je me trompe sur toute la ligne,mais c'est mon ressenti.
Toujours est-il qu'à la fin du tome 3,non seulement il devient presque impossible de discerner la fiction de Mme Maillet (l'histoire d'Enlila) de la vie d'Enlila par rapport aux autres personnages. Je ne veux pas dévoiler la fin,mais en gros,on a l'impression de lire la fin de l'histoire d'Enlila telle qu'elle a été programmée par l'auteure,et paf,voila qu'on apprend un détail qui en dérouterait plus d'un. Et ce n'est pas le repère chronologique qui va vous aider,au contraire!

Sinon,mention spéciale aux références mythologiques. J'ai vraiment apprécié ces petits détails qui font écho à ce que je savais déjà sur le ciel qui nous englobe et aux mythes associés.